Le sidérurgiste British Steel a annoncé mardi renoncer au plan de licenciement des salariés des deux derniers hauts fourneaux du pays, dont la fermeture avait été annoncée par le propriétaire chinois, avant que le gouvernement ne prenne le contrôle de l'entreprise.
( AFP / DARREN STAPLES )
British Steel "va mettre fin à la consultation en cours sur les licenciements, lancée par la direction précédente", est-il indiqué dans un communiqué.
Propriétaire de British Steel, l'entreprise chinoise Jingye avait annoncé fin mars son intention de fermer les deux hauts fourneaux de Scunthorpe (nord de l'Angleterre) faute de rentabilité, un dossier dans lequel 2.700 emplois sont en jeu.
Après des négociations infructueuses avec l'entreprise, le gouvernement britannique avait fait voter le 11 avril au Parlement une législation d'urgence forçant British Steel à poursuivre son activité, sous peine de sanctions. Deux directeurs intérimaires avaient ensuite été nommés.
Cet épisode a provoqué des tensions avec la Chine, le ministre britannique du Commerce Jonathan Reynolds ayant estimé que son pays avait péché par "naïveté" en autorisant le rachat en 2020, sous le gouvernement conservateur de Boris Johnson, de British Steel par cette entreprise chinoise.
"Nous nous sommes trompés", avait-il estimé. "Personnellement, je ne ferai pas entrer une entreprise chinoise dans notre secteur de l'acier (...) C'est un secteur très sensible". Certains députés britanniques de l'opposition ont de leur côté soupçonné Pékin d'ingérence, accusant même Jingye de "sabotage industriel".
La Chine avait alors demandé au Royaume-Uni de ne pas "politiser" ce dossier "afin de ne pas entamer la confiance des entreprises chinoises qui investissent" dans le pays.
L'objectif du gouvernement est désormais de trouver un partenaire privé pour l'entreprise, mais une nationalisation est plus probable.
L'annonce de mardi fait suite à la confirmation que les deux hauts fourneaux bénéficient de la matière première suffisante pour continuer à fonctionner, car ils n'auraient pas pu être rallumés s'ils avaient été mis à l'arrêt.
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